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La vallée du Nil
En quittant Le Caire nous sommes allés visiter les pyramides de Saqqarah. Le site, toujours dans le désert, est bien plus agréable que celui de Guizeh à seulement 15 km. Les touristes y sont beaucoup moins nombreux, les racoleurs aussi ! Les monuments y sont bien moins impressionnants c’est sûr, mais cela reste une jolie halte. C’est un archéologue français, Jean-Philippe LAUER, qui a consacré toute sa vie à fouiller ce site. On y trouve la fameuse pyramide à degrés de Djéser qui est en cours de restauration. C’est la première tombe qui fut réalisée sous forme de pyramide vers 2700 av JC. Le pharaon Djéser fut le premier à faire appel à un architecte pour construire sa tombe, il s’appelait Imhotep et eu l’idée originale de coiffer ce tombeau de plusieurs marches superposées pour que l’âme du pharaon s’élève vers le ciel jusqu’à Rê le dieu Soleil dont il est le fils… c’est la symbolique que reprendront toutes les autres pyramides par la suite.
Sur ce site funéraire le plus grand d’Egypte (il s’étend sur plus de 8km), on trouve d’autres pyramides mais en partie écroulées et un grand nombre de mastabas, qui étaient des tombeaux non-royaux, pour des gens importants : nobles, hauts dignitaires… Ces tombes, qui se visitent, sont décorées de bas-reliefs représentant des scènes de vie quotidienne. Nous avons donc vu ici nos premiers hiéroglyphes et gravures représentant les égyptiens de l’époque… travail considérable et effet mystérieux …
Il y a aussi un petit musée très instructif sur la vie des pharaons et sur la nécropole de Saqqarah. Tout y est expliqué en français, ça nous change ! On a retenu que dans chaque tombe on trouve 4 urnes qui contenaient les viscères du défunt (pour le foie, les poumons, les intestins et l’estomac), opération indispensable pour toute momification ! Dans les tombes on mettait des petites statuettes censées travailler à la place du mort dans l’au-delà ! Tout était fait pour que son passage dans l’autre monde soit comme un prolongement de sa vie… la plupart de ses affaires personnelles étaient enterrées avec lui ainsi que de nombreuses offrandes, bijoux, fruits, légumes, etc.
En repartant vers le sud nous avons aperçu de la route les pyramides de Dahchour mais nous n’avons pas visité le site. Il y a parmi elles la pyramide rhomboïdale et la pyramide rouge, construites par Snéfrou, le père de Khéops. Au niveau chronologique et perfection architecturale elles se situent entre celles de Saqqarah et celles de Guizeh (les 3 pyramides de Guizeh étant considérées comme les plus perfectionnées).
Après notre bouffée de pollution du Caire, nos envies de désert étaient très fortes alors nous avons pris la route de l’oasis d’El Faiyoum. Après avoir longé le grand lac Qaroun (40km de long, 210 km2), nous sommes rentrées dans la zone protégée du Wadi Rayyan et nous avons retrouvé le silence, le ciel étoilé et quelques dunes de sable fin! Surprenant au beau milieu du désert, deux lacs artificiels se sont formés, car la région reçoit le trop-plein d’irrigation du Faiyoum ! Cela donne un paysage sublime ! Avec même de petites chutes d’eau entre des roseaux…
Nous avons continué vers le Wadi Al Hitan appelée aussi la Vallée des Baleines, car ici il y a 40 millions d’années ce n’était pas un désert mais … la mer ! On a donc retrouvé des centaines de squelettes et fossiles d’animaux marins dont des baleines et des requins. Aujourd’hui après de nombreux pillages il n’en reste plus beaucoup sur le site mais c’est un endroit qui mérite le déplacement (malgré plus de 30 km de piste de tôle ondulé qui secoue bien le camping-car pendant 1 heure!) car en plus des panneaux explicatifs, il est bien entretenu et propre, ce qui est vraiment une exception en Egypte (peut-être parce que ce sont les Italiens qui ont financé tout ça !). De plus le paysage y est une fois de plus à couper le souffle, décidément on ne se lasse pas de tous ces déserts, si différents les uns des autres !
Allez, retour au vert et à la vallée du Nil ! La route en elle-même longe tantôt le Nil tantôt des canaux d’irrigation et elle nous permet de mieux nous rendre compte de la vie paysanne des égyptiens. Ici comme le disent les guides on a l’impression que rien n’a changé depuis 2000 ans ! Les méthodes d’agriculture sont souvent archaïques, les villages Moyenâgeux. Des femmes lavent le linge et la vaisselle à la rivière, des hommes boivent le thé... Et la vie aux champs c’est pour tout le monde, y compris les enfants, à dos d’âne qui transportent les récoltes… Ils sont nombreux et de tous âges au milieu de ces champs de différents verts… De petits abris de paille sont aménagés pour les animaux : chèvres, ânes, vaches grises très grosses… Et de nombreux oiseaux blancs et grands palmiers viennent s’ajouter à ces tableaux rupestres !
On nous avait dit que la circulation dans cette région était difficile en tant que touriste car l’Etat impose des convois militaires depuis les attentats de Louxor de 1997. Nous avons pu circuler librement jusqu’aux alentours d’Assiout ; puis nous avons ensuite été escortés par la police sur près de 200km ! Et pas de pose photos!Comme nous étions les seuls touristes dans la région nous avions en moyenne une dizaine de policiers rien que pour nous ! Une voiture devant et une derrière, et avec changement de patrouille à chaque ville ! les uns roulant à 50km/h les autres à 100 ! La plupart étant souriants et plutôt sympas. Drôle d’expérience tout de même !
Cette région est le berceau des intégristes musulmans d’Egypte. Ici les affrontements entre les communautés musulmanes et coptes (les chrétiens d’Egypte) ont fait couler beaucoup de sang mais le climat semble maintenant apaisé. L’Etat par mesure de sécurité maintien la surveillance policière des touristes mais de manière moins systématique qu’avant. Ce que l’on sait moins en revanche c’est que dans cette région règne aussi une vendetta à l’italienne, vous savez ces règlements de compte qui lavent l’honneur des familles et se perpétuent de génération en génération, ils sont paraît-il très sanglants mais nous n’en avons entendu parler que dans les guides, heureusement !
En tout cas plus nous descendons et plus les gens sont souriants et gentils. On est encore loin de la grande hospitalité jordanienne mais tout de même on nous a offert de grandes tiges de canne à sucre, on fait comme tout le monde ici on mâchouille… et c’est très bon !
Nous sommes maintenant arrivés à Safaga, sur la côte de la mer rouge. Nous étions à 60 km de Louxor mais nous avons bifurqué vers la côte pour nous occuper un peu car ce n’est que dans une semaine que mes parents arrivent à Louxor !
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