De Gondar à Addis Abeba
Enfin une route entièrement bitumée ou presque (il reste quelques raccords pas tout à fait finis) ! Mais cela ne nous a pas empêchés de crever ! Miguel a donc changé la roue sous le regard d’une vingtaine de curieux ! L’occasion pour moi de prendre des photos… ils voulaient tous être dessus pour se voir ensuite sur l’écran, bonne ambiance !
Ce qui nous a frappé sur cette route c’est qu’il y a toujours du monde partout ! Les Ethiopiens marchent beaucoup d’un village à l’autre, et ils sont très nombreux sur le bas-côté avec leurs ombrelles pour se protéger du soleil ; sans compter les jeunes bergers et leurs troupeaux. Niveau véhicules se sont essentiellement des poids-lourds, bus et 4X4 et toujours beaucoup d’épaves dans les fossés.
Les paysages sont très vallonnés, parfois très verts, parfois secs et toujours plein de grands oiseaux.
Malgré le bon état de la route, la descente dans les gorges du Nil Bleu avec un dénivelé de 1000 mètres fut difficile car elle a fait souffrir les freins du Sans Souci au point de ne plus en avoir ! Obligés donc de s’arrêter et d’attendre qu’ils refroidissent puis ensuite d’utiliser au maximum le frein moteur pour terminer la descente sans encombre ! Par contre on s’est régalé de la vue montagneuse dans cette immense faille ; la traversée du Nil Bleu par le pont est superbe.
Ensuite il a fallu remonter tout ça de l’autre côté et c’était interminable ! Mais toujours des paysages changeants et impressionnants avec de grandes plaines ou des troupeaux de vaches et de chevaux viennent brouter une herbe rase. Et toujours autant de piétons qui nous saluent très gentiment.
Nous avons fait une pause à Bahar Dar et une autre à Débré Markos. A Bahar Dar nous avons fait de jolies photos dans le beau jardin fleuri du Ghion hôtel et fait un tour au bord du Lac Tana, véritable mer intérieure de 3500km2, compte 37 îles avec une vingtaine d’églises et de monastère où les moines se sont retirés depuis plus de 7 siècles.
Il faut préciser que la majorité des éthiopiens sont chrétiens orthodoxes et sont des croyants très fervents depuis des siècles. C’est pour cela que l’on trouve un nombre incroyable d’églises et de sanctuaires sur tout le territoire et surtout au Nord. Toujours pour des problèmes d’approvisionnement en carburant et de mauvais état des routes ou pistes nous n’avons pas visité les sites majeurs que sont Lalibela (12 églises monumentales entièrement creusées dans la roche volcanique) et Mékélé (les églises rupestres de la région du Tigré) mais tous les voyageurs qui ont pu les faire en sont revenus émerveillés.
Pour ce qui est d’Addis Abeba, c’est une capitale plutôt agréable, pas encore gigantesque donc pas trop difficile de s’y repérer. Elle est construite à 2400 mètre d’altitude, ce qui en fait la 3ème capitale la plus élevée au monde.
Elle compte 4 millions d’habitants. Comme dans beaucoup de capitales, les disparités sont énormes, la modernité côtoie une misère frappante à travers de nombreux mendiants, infirmes, enfants des rues… C’est la même chose au niveau des quartiers : autant les grands axes sont bordés de bâtiments et d’habitations modernes, autant la majorité des habitations personnelles dans les autres quartiers sont encore construites à base de terre séchée. La capitale est en pleine restructuration et modernisation depuis 2 ans. Elle a en effet engagé de nombreux travaux à l’occasion du Millénaire éthiopien … en 2007 (l’Ethiopie utilise le calendrier julien, en « retard » de 7 ans et 8 mois sur notre calendrier grégorien). Mais tous les quartiers n’ont pas encore bénéficié de cette restauration.
Addis était pour nous l’occasion de faire nos demandes de visas pour Djibouti. Nous avons aussi fait la visite d’un petit musée qui raconte le début du développement de la capitale, avec de nombreuses photos d’époque et de jolis costumes exposés. L’intérêt était surtout dans la vieille demeure en bois qui abrite le musée, un mélange d’architecture coloniale et indienne, superbe ! dommage qu’elle ne soit pas entretenue.
Où dormir avec son camping-car dans une capitale ? Pas toujours évident mais là nous avons trouvé refuge dans un endroit extra : la cour du bar restaurant « Holland house », près de la gare ferroviaire d’Addis (d’où part le mythique rail qui rejoint la capitale à Djibouti mais dont la restauration traîne à se faire…). Accueil extra de Win et Rahel (et de « whisky », le chien !), déco excellente, un endroit sympa que l’on aimerait bien tenir ! Vous pouvez rester aussi longtemps que vous le souhaiter dans leur cour (à condition d e manger de temps en en temps au resto ou d’y prendre un verre quand même !), c’est surveillé, donc en toute sécurité ! Merci pour leur gentillesse.
On recommande l’endroit aux futurs voyageurs, en plus on y rencontre plein de monde en direction du Kenya !
Pour nous ce furent deux cyclistes anglais qui font 10000 km avec un autre groupe pour venir en aide à des écoles kenyanes : www.downrightkenya.org
Et un couple belge-hollandais, Win et Chantal qui parcourent l’Afrique de l’est pendant un an à bord de Dagobert, leur 4X4 : www.dagobertinoestafrika.blogspot.com