De Calama a Iquique
Le désert d’Atacama est immense. Il continue encore et encore, sur des centaines de km vers le nord et vers le sud… A CALAMA nous retrouvons la civilisation et ses grands supermarchés, on est content de pouvoir à nouveau faire le plein de nourriture mais on étouffe vite alors on ne s’attarde pas… Nous passons tout près de Chuquicamata, la plus grande mine à ciel ouvert du monde, qui emploie 10 000 ouvriers pour produire la moitié du cuivre raffiné chilien, soit 1 300 000 tonnes par an! Le Chili est le premier producteur mondial de cuivre. Nous ne faisons pas la visite car elle est interdite aux enfants.
Nous empruntons la Panaméricaine pour rejoindre IQUIQUE, toujours à travers cet interminable désert, mais cette route, peut-être plus rapide est ennuyeuse, monotone et poussiéreuse… le seul avantage est qu’elle passe par le “salar de pintados” où l’on peut admirer de nombreux géoglyphes : 400 figures faites de pierres sur les versants de plusieurs collines et qui dateraient de 1000 à 1400 ap JC. On y voit des dessins abstraits, des animaux, des figures humaines etc… Le tout relativement bien conservé grâce au climat extrêmement sec de la région.
Dans ce désert on peut aussi voir de nombreuses pancartes indiquant “ex oficina..” Ce sont d’anciennes villes minières aujourd’hui abandonnées et en ruines qu’on appelle “villes fantômes”. Elles datent de la fin du XlXème ou du début du XXème, à l’époque ou le salpêtre était roi dans la région. Cet “or blanc” était utilisé comme engrais et comme explosif pour l’extraction des minerais, il était exporté aux Etats-Unis et en Europe. Mais un jour des scientifiques allemands inventèrent le salpêtre artificiel et ce fut la fin de l’apogée du salpêtre et la fermeture progressive des mines (il n’en reste que 2 sur les plus de 200 dans les années 20). Parmi ces villes minières fantômes celle de Humberstone près de Iquique est une des mieux conservées, plus ou moins entretenue et en petite partie restaurée. C’est une visite poignante qui ne peut pas laisser insensible.
Les travailleurs des mines et leur famille avaient une vie très rude dans un climat chaud, sec et poussiéreux où il ne pleut jamais. L’eau et la nourriture leur étaient rationnées; ils vivaient dans de petites maisons agglutinées les unes aux autres, par quartier selon leur situation familiale: aucune femme ni enfant n’avait le droit d’entrer dans le quartier des “célibataires”, surveillé par des gardes… Une sorte de camp de concentration puisque en plus les mineurs n’étaient pas payés en devises mais en bon d’achats qu’ils devaient utiliser dans des magasins de la ville appartenant à la mine (gagnant-gagnant!). Tout était fait pour que le travailleur ne sorte jamais de sa ville… Parmi les habitations à jamais vides, on découvre l’école (en partie restaurée grâce à l’Unesco) avec ses salles de classes aux hauts plafonds et ses pupitres abandonnés:
le théatre, en partie rénové également:
la superbe maison de l’administration
L’église:
Mais aussi un hôtel et une piscine, une place centrale, un marché etc… Tout ce qui constitue une ville quoi ! mais sans ses habitants… Et bien sûr aussi toutes les installations qui servaient à la mine et aux différentes étapes de l’extraction du salpêtre:
L’arrivée sur Iquique est vraiment impressionnante: une ville coincée entre le désert et l’océan Pacifique !
Bloquée par d’immenses montagnes et dunes, elle ne peut plus s’étendre en largeur pour abriter ses 170 000 habitants, il lui reste le long du Pacifique, mais quand on connaît les risques de tremblements de terre et de tsunami sur toute la côte chilienne, ça n’est pas sans risque… D’ailleurs de nombreuses pancartes préviennent les habitants :
Pour nous Iquique fut synonyme de première trempette dans cet Océan, mais encore trop frais à notre goût! Et puis attention, si les plages et la corniches sont belles, la mer elle, est plutôt dangereuse ici…
Dans le port nous nous sommes amusés à regarder les lions de mer et les pélicans qui attendent les restes de poissons que leur donnent les pêcheurs ou les restaurateurs:
Le centre de la ville abrite de très beaux bâtiments dont de nombreuses demeures qui datent de l’époque du salpêtre quand les bateaux arrivaient chargés de pin américain:
Nous avons eu la chance de tomber pendant le week-end du “carnaval andino” et avons pu admirer un superbe défilé de costumes tous plus beaux les uns que les autres! grandes différences avec le carnaval argentin : ici on ne boit pas dans la rue, les bombes de neige sont utilisées avec parcimonie et on les jette à la poubelle quand elles sont finies et non sur le trottoir !
Et puis c’est ici que nous avons fêté mes 29 ans (un grand merci pour tous vos mails et messages). Pour l’occasion nous avons volé en parapente pour la première fois ! Un Suisse tient une excellente école www.altazor.cl , sérieuse et professionnelle. De quoi me rassurer car je n’en menais pas large ! C’est une expérience exceptionnelle, on est confortablement assis avec le pilote derrière soi et y’a plus qu’à admirer le paysage qui défile sous ses pieds pendant une demi-heure et prendre des photos! Seul bé mol : ça brasse comme sur un bateau, alors bonjour le mal de mer ! mon petit-dèj a bien failli passer par-dessus bord ! Miguel lui aussi a été brassé mais un peu moins, et il avait bien moins peur que moi ! Lola pendant ce temps jouait avec les 5 filles des propriétaires de l’école !
Nous sommes donc repartis avec des images plein la tête, direction Arica à la frontière du Pérou…