De Wadi Halfa à Khartoum par la route du Nil
Notre arrivée à Wadi Halfa s’est bien déroulée. Nous étions un peu déboussolés à la sortie du bateau, ne sachant trop où aller, surtout que pour la première fois nous n’avions plus notre Sans Souci, il nous fallait attendre le lendemain que la barge arrive. C’est donc à pied que nous avons rejoint la ville (village ?) de Wadi Halfa, les taxis prenaient trop cher, 3km c’était jouable ! Nos copains d’aventure eux sont restés dormir au bord du Nil mais craignant une nouvelle nuit fraîche à la belle étoile nous avons préféré aller à l’hôtel, et quel hôtel ! à l’africaine quoi : sol en terre battue ou rampent quelques scarabées, lit avec sommier en cordes et matelas plein de trous et de tâches ! Juste un drap qui n’a pas du être lavé depuis des siècles et que l’on met au choix en guise de drap house ou de couverture ! Je ne vous parle pas de l’état ni des odeurs des toilettes ! Enfin on a réussit à faire abstraction et on a quand même apprécié par rapport à la nuit précédente sur le bateau !
Lola comme toujours s’adapte très facilement aux changements mais elle était aussi contente que nous de retrouver ses petites affaires le lendemain quand on a récupéré notre camping-car chéri ! La traversée s’est très bien passée pour lui, aucun problème à signaler, débarquement facile, passage en douane très simple, même pas une fouille, nous qui avions engloutis tout notre alcool (enfin presque car on s’est rendu compte quelques jours après qu’il nous restait une bouteille!!)
Ensuite est venu le moment d’entamer les fameuses pistes soudanaises. Nous avions le choix entre deux routes : celle plus courte qui coupe à travers le désert et celle qui longe le Nil. C’est la deuxième option que nous avons prise car elle traverse de nombreux villages nubiens, ce qui nous semblait plus intéressant et elle nous a permis de bivouaquer le soir auprès du Nil …
Les 3 Hollandais et leur van orange ont donc ouvert la route avec à leur bord un nouveau passager, Stevens l’Irlandais, suivis des 3 français dans le Sans Souci puis de Nicolas le motard anglais ! 8 européens sur les pistes du Soudan, quelle belle expérience collective ! Cela a duré 3 jours et demi pour faire 300 km, c’était parfois très difficile mais quelle joie le soir de se retrouver autour du feu, enfin du vieux tambour de machine à laver qui sert de barbecue, ingénieuse idée des hollandais !
Nous avons eu de très belle vues au bord du Nil, au pied des palmiers… même si les débuts de soirées étaient gâchés par des nuées de moustiques et moucherons… sitôt la nuit tombée ils disparaissent et on peut se laisser aller à la fraîcheur du soir que l’on apprécie vu la chaleur qu’on a la journée ! dans le camping-car on est monté à 37°, dehors au soleil il faisait 46°, comme ça on peut utiliser les casquettes que ma sœur nous a fait faire à l’effigie du blog (merci!) Oui … je sais que vous avez eu très froid en Vendée ! et que vous avez même essuyé une grosse tempête paraît-il ! Nous avons aussi eu une tempête… de sable nous ! mais je suis sûre que c’était moins impressionnant que vous ! sauf que maintenant le camping-car est plein de sable et de poussière jusque dans les moindres recoins !
La route du Nil : au jour d’aujourd’hui la route asphaltée depuis Wadi Halfa ne dure qu’une quarantaine de km, après elle est encore en construction donc on se retrouve vite sur les pistes qu’empruntent les gros camions de chantier. Ensuite ce sont de petites pistes à travers les villages, d’un côté le Nil, de l’autre le désert nubien, tantôt très rocailleux, tantôt très sableux ! Les pistes sont ne sont pas évidentes, on passe de la pierre à la poussière, du sable dur au sable mou, de la tôle ondulée aux gros trous à éviter, cela demande pas mal de concentration pour le chauffeur, et il faut régulièrement jongler avec la boite de vitesse, l’accélérateur et l’embrayage pour ne pas s’ensabler ! Mais on ne gagne pas toujours et on s’est ensablés 3 fois ! Alors il faut creuser, sortir les planches et parfois lever le camping-car avec le cric pour être sûr de bien repartir quand les copains et parfois des locaux poussent le camping-car ! Seule casse : une des planches s’est bloquée dans le pare choc arrière, cassant le feu arrière gauche que nous allons devoir remplacer ! Le nettoyage du filtre a air était plus que nécessaire après tout ça! Mais sinon aucun problème mécanique à signaler de notre côté, en revanche on s’est arrêté plusieurs fois pour des soucis sur le camion des Hollandais ! A ce rythme, nous n’avancions pas beaucoup, une fois nous n’avons fait que 70km, journée épuisante pour pas grand-chose !
Nous avons traversé de nombreux villages où les maisons sont faites avec des briques de boue séchée. Parfois enduites et parfois peintes mais le plus souvent les villages sont entièrement couleur terre. De temps en temps de jolies portes décorées de couleurs vives…
Partout un accueil très amical de la part des populations locales de cette région du nord Soudan malgré la difficulté pour communiquer due à la langue, ils sont très curieux de voir comment c’est fait à l’intérieur du camping-car… normal ! Certains enfants nous réclament des crayons et des livres d’anglais mais sans trop d’insistance quand on dit qu’on n’en a pas. Ils veulent se faire prendre en photo, pour le plaisir de se voir sur l’écran LCD après ! Alors j’en ai profité… mais il paraît qu’au Soudan il faut faire très attention à ce que l’on photographie (normalement il faudrait même une autorisation pour utiliser son appareil photo mais en pratique elle n’est jamais demandée). Ne jamais par exemple prendre de pont en photo ou toute construction appartenant à l’état, ni toute photo susceptible de montrer la pauvreté du peuple… et encore moins des policiers ou militaires ainsi que leurs structures… sous peine de graves ennuis… on ne va pas essayer !
Les enfants sont toujours étonnés et ravis de voir Lola, ils la suivent partout... mais elle n'a pas toujours envie... et parfois ne veut pas faire d'effort pour jouer un peu avec eux! C'est que pour l'instant nous ne sommes pas restés longtemps sur place dans les villages, au plus quelques heures! Si on restait davantage je suis sûre qu'elle se ferait plein d'amis!
Les sites à visiter n'étant pas toujours facilement accessibles avec notre véhicule, pour le moment nous nous sommes juste arrêtés pour voir le Djebel Barkal, grande montagne juste avant la ville de Karima avec à ses pieds quelques ruines de temples et une vingtaine de petites pyramides, beaucoup en ruines mais quelques unes encore debout! C'était très joli, il n' avait personne alors nous nous sommes approchés librement prendre des photos mais rapidement des policiers sont arrivés nous demandant nos tickets... on n'en avait pas! En fait on aurait du au préalable demander et payer une autorisation pour accéder au site... Après discussions, les policiers nous laissent repartir. Mais maintenant nous savons qu'avant toute visite il nous faut aller chercher un permis dont le prix varie en fonction du site mais qui tourne autour de 10 dollards, c'est pourquoi nous ne sommes pas sûrs de visiter finalement...
Nous sommes arrivés hier à Khartoum, la capitale. Miguel s’occupe de faire les visas pour l’Ethiopie. On vous tient au courant pour la suite du périple…