La Patagonie atlantique, suite...
De pistes en pistes pleine de ripio (petit cailloux) et qui longent la côte, nous avons pu admirer des paysages bien plus jolis que le long de la ruta 3, monotone et souvent plate…
Seul le vent, lui est au rendez-vous partout ! Il nous oblige souvent à nous réfugier le soir dans le camping-car, je ne sais pas si c’est lui qui nous oblige aussi à boire pour nous réchauffer mais nos soirées sont souvent arrosées en compagnie de Seb et Sab !
Le vent compromet aussi parfois nos barbecues… enfin jusqu’au jour où nous l’avons bêtement oublié (le barbecue) lors d’un bivouac en bord de plage… il nous était bien utile depuis un an et surtout c’était un cadeau de notre cher beau-frère alors on était un peu triste mais on se dit qu’il servira sûrement à quelqu’un d’autre …
(dernière fois où nous l’avons utilisé! snif!)
Et puis comme les Argentins sont les rois de l’asado, on trouve un peu partout des barbecues en pierre, pratique! Enfin faut que le vent arrête de souffler pour ça ! mais ça arrive, parfois !
Et il est vrai que quand le vent se calme on apprécie davantage les merveilleux endroits au beau milieu de la nature où nous aimons bivouaquer, mais la Patagonie sans vent ne serait plus la Patagonie ! Lieu cher à notre chanteur Florent Pagny ! D’ailleurs sans le savoir nous avons traversé les terres d’une de ses estancias … alors quand au retour nous y sommes repassé nous avons prêté plus attention et c’est bizarre comme le cerveau trouve que tout est plus impressionnant alors ! « Arrête-toi je prends les chevaux de Florent en photo ! » ; « mais ce sont des chevaux sauvages !» ; « c’est pas grave ! »; “et là sa maison!”; “c’est son 4x4?” !! d’après les locaux parait même qu’il était là ces jours-ci … c’est vrai que le Hummer était garé sous le préau… mais nous n’avons pas osé dépasser le panneau « propiedad privada, prohibido pasar »… s’il est ici pour la tranquillité, je ne sais pas s’il aurait apprécié notre intrusion… on ne saura jamais, on est reparti à travers les pistes de Patagonie en chantonnant “ma liberté de penser” !
Sinon je vous avais promis une rubrique animalière sur le pingouin de Magellan, la voici !
C’est dans la réserve sauvage et méconnue de Cabo Dos Bahias que nous avons choisi d’aller les voir, et non pas à Punta Tumbo où certes ils sont bien plus nombreux mais les touristes aussi !! Et puis 25 000 ou 100 000 ça fait toujours beaucoup de pingouins !! L’entrée de la réserve est de 20 pesos (contre 35 à Punta Tumbo) et on peut rester dormir gratuitement près du club nautique autant qu’on veut. Il y a aussi un petit camping mais les camping-car sont trop gros pour y entrer ! (info: douche chaude à 7 pesos)
Alors les pingouins donc ! suivons doudou :
En moyenne ils mesurent 45cm pour 5kg, le mâle est à peine plus gros que la femelle, son bec est un peu plus large. Ils vivent en couple toute leur vie, mais ne sont pas toujours fidèles si leur compagnon n’est pas un bon reproducteur… De plus contrairement à la plupart des animaux, les pingouins peuvent aussi s’accoupler uniquement pour le plaisir ! Les femelles choisissent leur mari pingouin en fonction de la qualité du nid qu’il a construit. Deux mâles peuvent se battre entre eux, mais seulement pour un nid, et pas pour une femelle. Une femelle pond 2 œufs (à 1 semaine d’intervalle) par an début octobre, il y a 40 jours d’incubation, les deux parents les couvent. C’est ce que nous avons pu voir car nous y étions vers le 10 novembre et les œufs n’allait pas tarder à éclore (on a guetté mais on n’a pas eu la chance d’en voir naître !).
Souvent un seul des deux survit et on comprend pourquoi quand on voit les prédateurs rôder autour des nids et d’un seul coup entrer à l’intérieur pour voler un œuf et le dévorer à quelques centimètres du nid sous les yeux des parents pingouins si pacifiques et impuissants : les goélands, tatous et autres moufettes nous apparaissent alors nettement moins sympathiques ! dure loi de la nature !
Quand les œufs arrivent à éclore donc et que le bébé pingouin ne s’est pas fait manger par un renard, l’un des parents part plusieurs jours pêcher (il fait parfois des centaines de km) et revient régurgiter pour nourrir son petit ! A la naissance ils sont couverts d’un duvet gris bleu qui sera remplacé par un plumage au bout de plusieurs mois (ceux là on les avait vus au Cap). Les pingouins passent d’ailleurs le plus clair de leur temps à se nettoyer et à prendre soin de leur plumage.
C’est toujours aussi amusant de les voir se dandiner, surtout le soir quand ils rentrent tous de la plage, appelés par leur conjoint rester surveiller le nid. On se demandait comment ils faisaient pour reconnaître leur nid, maintenant on sait ! Leurs cris sont impressionnants et viennent de loin dans la gorge, un peu comme ceux des ânes ! Et puis, en cas d’erreur sur le nid, le vrai propriétaire sait très bien faire comprendre à l’intrus qu’il n’est pas le bienvenu ! attention aux coups de becs pour vous aussi si vous vous approchez trop près ! Le mieux est de s’asseoir sur les pontons et de les observer tranquillement, il y en a toujours un pour traverser devant vous ou passer en dessous des pontons!
Leur territoire est immense et ils vont faire leur nid jusqu’à très loin dans les terres, courageux ces petits pingouins ! Du coup ils sont souvent entourés de guanacos car la réserve de Cabo Dos Bahias en abrite beaucoup ainsi que des nandous, tatous, renards… et de drôles de lézards !
Les points de vue panoramique sur l’océan aux différents bleus et quelques îles au large sont superbes, au loin on aperçoit lions de mer et parfois dauphins…
Puis est venue l’heure moins agréable de quitter Seb et Sab avec qui nous avons partagé de forts moments. Les séparations sont toujours difficiles mais elles font partie des lois du voyageur ! Nous leur souhaitons une très bonne route à bord de Willy et espérons bien croiser leur chemin à nouveau !