Patagonie : suite et fin !!

Après notre bref passage au Chili nous voilà donc retournés en Argentine. Toujours du côté des Andes où nous sommes allés passer le dernier jour de l’année 2009 et les premiers de 2010 dans un superbe parc national, celui de Los Alerces. Quelques km avant dans la ville d’Esquel nous avions retrouvé par hasard Seb et Sab et fait la connaissance d’un charmant couple argentin qui parle français Miguel, Gladys et leur petite fille Malena. Ces derniers étant dans un camping du parc de los Alerces nous avons décidé de les y rejoindre pour fêter tous ensemble ce changement d’année. La soirée fut moins arrosée qu’à Noël, autant au niveau pluie que pour l’alcool ! Toujours trop froid pour la saison mais près du feu, on se réchauffe et le store nous abrite des quelques gouttes… Au menu : toasts, asado, salade composée, pétillant, sucreries et échanges franco-argentins très intéressants ! Tout comme l’an passé nous avons laissé les choses se passer là où nous nous trouvions à ce moment là… il y a un an nous mangions une pizza avec un colombien, Daniel, en face des pyramides du Caire ! La magie du voyage c’est aussi laisser le hasard faire les choses! Il y a un an, un des endroits les plus arides d’Afrique, cette année un des lieux les plus pluvieux d’Amérique ! (quoique … je me rappelle aussi avoir eu un peu de pluie l’année dernière, puisqu’on a fini notre pizza à l’intérieur !)

Le 1er janvier Seb et Sab ont repris la route et nous sommes restés un jour de plus au camping, chose exceptionnelle car nous n’avions pas fait de camping depuis la venue de mes parents en octobre. Mais quand même parfois ça a du bon, surtout pour l’eau chaude qui permet d’enlever la crasse, la nôtre et celle de nos vêtements (car la plupart des laveries lavent à l’eau froide ici). Et puis cela permet à Lola de se faire plein d’amis, surtout en période de vacances scolaires argentines comme en ce moment. Nous ne l’avons que très peu vue pendant 2 jours, sauf pour venir se plaindre qu’une telle ou une autre ne voulait plus jouer avec elle (et oui le monde des enfants est parfois dur…); elle a ainsi fait de gros progrès en espagnol (au fait ici le double “L” se prononce “ch”: ça donne phonétiquement “como té chamassse” “me chamo Lola”!!). Ce fut bien entendu le défilé des copines de Lola pour visiter le camping-car et faire au passage un câlin à Lily qui a vraiment eu la côte dans ce camping !

Ce fut aussi l’occasion de faire un nouveau repas avec Miguel et Gladys et de déguster ensemble une petite boîte de foie gras que mes parents nous avaient ramenée. Ils ont déjà vécu en France donc ils connaissent et apprécient ces saveurs bien de chez nous ! Je vous parle de ce qu’on a mangé pendant les fêtes car c’est la question la plus posée dans vos mails !! c’est normal en tant que bon Français on aime la bonne bouffe ! et c’est ce qui nous a le plus manqué pendant ces fêtes ! … non…je rigole ce sont les proches bien sûr ! D’un autre côté nous étions bien contents de ne pas avoir pris 5 kilos en 15 jours, de ne pas se sentir nauséeux et dégouté après trop de repas trop chargés etc… ! Nous sommes ravis d’avoir fait la connaissance de cette famille argentine et qui sait peut être nous reverrons nous à Buenos Aires ou … en France?

Nous sommes restés encore quelques jours dans le parc où l’on peut bivouaquer librement à plein d’endroits, bien pratique cette liberté organisée ! Le parc de los Alerces tient son nom de la forêts d’alerces géants (mélèzes) qu’il abrite, une des plus vieilles de la planète. Mais elle n’est accessible qu’en bateau et nous trouvions l’excursion trop chère à notre goût (je ne sais plus si je l’ai déjà précisé mais les étrangers payent en moyenne 4 fois plus cher toutes les entrées de parc et excursions en Argentine. Les avis sont partagés : pour ou contre? c’est vrai que notre pouvoir d’achat est nettement supérieur au leur mais quand on visite chez nous on paie le même prix que les étrangers alors… Pour ma part je ne suis par contre mais la différence devrait être plus raisonnable…). Retour à la forêt, donc: le mélèze fait partie de la famille des séquoias et est l’arbre le plus vieux du monde. C’est un conifère qui s’est très bien développée dans cette région très humide de la précordillère. Certains spécimens atteignent plus de 60 mètres de haut, d’autres ont un tronc de plus de 3 mètres de diamètre et sont âges de près de 3000 ans ! le seul que nous ayons pu voir ne fait “que” 15mètres et n’est âgé “que” de 300 ans ! mais déjà impressionnant !

Nous avons aussi découvert plein d’autres arbres et plantes comme les “arrayanes” au bois couleur cannelle et au tronc surprenant qui part en plein de ramures. De nombreux arbres ici ont le tronc et les branches recouverts d’une sorte d’algue sèche vert clair, chose que nous avions observée en grande quantité aussi en Terre de Feu et que nous avions pris au début pour une sorte de maladie… que nenni ! cette sorte de champignon n’est pas du tout nocif pour l’arbre et ne peut se développer que lorsque l’air est totalement PUR ! (on ne risque pas de voir ça sur les arbres des jardins de Buenos Aires!)

Le retour du soleil nous a permis de faire de jolies promenades et mini-randonnées dans le parc qui renferme aussi de nombreux lacs, rivières, cascades, montagnes et glaciers en toile de fond… magnifique ! Il nous manquait juste quelques degrés pour pouvoir se baigner dans ces eaux turquoises et translucides… Il n’y a que Lola qui ait réussi à y mettre les pieds, et Lily qui aimerait bien la suivre mais qui a encore trop peur !

 

Une nouvelle passion: les sauts !

Autant nous avons adoré cette bouffée d’oxygène au milieu de cette nature encore préservée et protégée de l’invasion des investisseurs, autant la région des grands lacs comme on l’appelle ici allait peu à peu nous décevoir… Il faut dire que le contexte n’était peut-être pas des plus favorables…le vent et la pluie continuant de jouer avec nos nerfs, à cela s’ajoutant un problème mécanique …

Déjà le village comme la réserve de “Lago Puelo” a beaucoup moins de charme naturel. Village trop touristique, parc moins bien entretenu et officiellement plus le droit de dormir ailleurs qu’en camping. Les vues restent très belles mais ce satané soleil qui n’arrive pas à s’imposer face aux nuages et au vent ! Partout où l’on passe les locaux nous disent que c’est une année exceptionnelle, que c’est déjà l’été d’habitude à cette période ! pas de chance !

 

Dans la petite ville de El Bolson, dans les années 70, sont venus s’y installer des hippies du monde entier attirés par le microclimat qui favorise ici la croissance des arbres fruitiers. Aujourd’hui il y règne une ambiance plus touristique que bohème car il y a de nombreuses excursions à faire dans la région. Pour nous ce fut juste une pause gourmandise sur le marché artisanal.

Depuis nous avons appris que dans cette ville, quelques jours après notre passage, d’autres voyageurs français se sont fait vider leur camion (argent, ordinateur, clés USB, disque dur avec sauvegardes, vêtements chauds etc…). Nous pensons fort à eux et compatissons sincèrement car nous imaginons très bien combien peut être douloureuse la perte de tous ses souvenirs de voyage… Prudence donc pour les autres voyageurs, c'est la deuxième fois que nous entendons parler de cambriolage de camping-car en Argentine, les deux dans cette région (l’autre a eu lieu non loin de là, à Bariloche). Et oui malheureusement qui dit touriste, dit argent donc convoitise donc bêtise… Il faut dire que c’est LA région où les Argentins les plus aisés viennent passer leurs vacances. Que se soit en hiver (juillet-août) pour skier dans les stations les plus réputées des Andes ou en été (en ce moment) pour jouir du paysage exotique à leurs yeux (montagnes aux cimes enneigées, forêts de sapins et lacs sont plus que dépaysants pour des porteños…).

La route pour accéder à San Carlos de Bariloche est de toute beauté, elle longe une vallée encaissée bordée de forêts puis 2 immenses lacs aux eaux encore trop froides mais pourtant si attirantes… Mais nous avons bien cru ne jamais arriver à Bariloche ! Le bivouac s’annonçait tranquille : bord de lac, chevaux et adorable poulain…

Et puis Miguel s’est mis à bricoler !! Depuis quelques temps notre cinquième vitesse n’accrochait plus et sautait de plus en plus souvent; il démonte pour resserrer les pignons mais se rend compte que la pièce est bonne à changer; il ne la remonte pas pour trouver la même dans un garage; il remet tout en place sur le camion (ça prend 2 lignes à écrire mais 3 heures à faire!) mais au moment de repartir… on recule !! la boîte de vitesse est restée coincée en marche arrière ! ben ça alors ! ça va pas être pratique! Il passe l’après-midi la tête sous le capot ou sous le camping-car à essayer de débloquer cette P. de vitesse (oui il est très énervé) mais rien n’y fait, bloqué! On commence à désespérer et à se dire qu’on va appeler une dépanneuse quand pour nous sortir de ce très mauvais pas, le hasard ou notre ange gardien ou la chance (ou ce que vous vous voulez!) nous apporte un mécanicien en vacances, venu se détendre avec sa famille au bord du lac, et qui au bout d’un moment s’inquiète de l’acharnement de Miguel et vient lui prêter main forte ! 2 heures après, c’est débloqué (je vous épargne les détails mécaniques…) Un grand merci à ce gentil mécano! et à sa charmante famille !

Mais l’histoire ne s’arrête pas là puisque une fois débloqué, nous n’avons toujours pas de 5ème mais plus de marche arrière non plus (car les deux sont liées et il faut remettre la pièce de la 5ème pour que la marche arrière fonctionne) !! Ah c’est bien compliqué tout ça! Nous avons donc rallié en vitesse Bariloche et tenter de se garer sans avoir à faire de marche arrière pour ressortir (pas évident ça!) à la recherche d’un garage Peugeot pour changer la pièce.. sauf que ce modèle là n’a pas été commercialisé en Argentine et qu’il faut le faire venir de France (on réfléchit au problème en ce moment même) !!! Aaaaah quand ça veut mal se mettre ! Alors pour finir revoilà mon Miguel en train de remonter la 5ème vitesse non pas pour qu’elle fonctionne mais pour avoir la marche arrière ! vous avez tout suivi? et pas facile de trouver un endroit accessible pour bricoler sans avoir à manœuvrer!

nous avons atterri sur les terres d’un petit papy qui élève moutons et vaches et fait des promenades à cheval (mais encore trop de vent pour en faire une !). Terrain plein de moutons donc, de vieilles voitures, de drôles d’oiseaux avec toujours dans les airs ces majestueux condors planant toujours trop haut pour les prendre en photo !

 

Alors voilà, avec ces soucis mécanique et le mauvais temps qui perdure, difficile d’être dans de bonnes conditions pour apprécier Bariloche et ses environs! mais je ne sais pas si cela nous aurait plus de toute façon, ou alors peut-être en période creuse, car là : trop de voitures, trop de bus remplis de trop de touristes, trop cher la moindre excursion, trop d’hôtels de luxe, trop privée (pas la moindre parcelle publique à des km à la ronde, des panneaux “propriedad privada” partout ! Des Saints-Bernards élevés uniquement dans le but de faire se photographier les touristes argentins avec !? Etc… Seul point positif: le chocolat ! c’est la spécialité par ici ! miam !

Et tout de même de jolis points de vue, c’est sûr, la nature est très belle dans le coin, c’est la manière dont l’exploite les hommes qui l’est moins…

Nous avons donc filé vers la route des sept lacs, qui comme son nom l’indique longe… 8 lacs ! faut pas chercher! mais encore une fois, déçus par le temps et par cette route en construction où l’on voit plus de gros tas de gravier en attente que de lacs, ferait mieux de la laisser en piste, c’est plus naturel! et plus assorti avec les jolies fleurs !

La ville de San Martin de los Andes est plus agréable que Bariloche (plus petite aussi) mais encore trop touristique pour nous ! Le temps d’un bivouac en bord de rivière et d’un pique-nique en bord de lac et nous étions repartis ! Pourtant par beau temps il y a plein de balades à faire dans les environs, notamment dans le parc Lanin dont le volcan du même nom est visible tout un moment le long de la route, sublime cône aux neiges éternelles.

San Junin de los Andes, de son coté est la capitale des pêcheurs à la mouche, pas d’intérêt pour nous (ah oui j’ai oublié de vous dire qu’ici–comme dans une grande partie de la Patagonie- la pêche n’est autorisée qu’avec permis, qui coûte très cher pour les touristes étrangers…et en plus seulement la pêche à la mouche ou à la cuiller, et nous on n’y connaît rien ! on n’a que nos petites cannes classiques offertes par mon papa, alors pas moyen de les utiliser pour le moment!). Nous ne nous sommes donc pas attardés dans les parages et avons retrouvé notre chère Ruta 40. Heureusement ici plus de bitume que de piste! Mais bon on n’avance pas très vite quand même puisqu’on est en 4ème !

Cette route 40 nous a fait quitter les terres patagoniennes que nous parcourions depuis 2 mois et demi et quelques 9000 km! C’est une nouvelle page de notre aventure qui se tourne… Mais cette dernière nous en aura fait voir de toutes les couleurs jusqu’au bout ! Ne dit-on pas qu’en Patagonie on peut avoir les 4 saisons dans la même journée? On confirme ! en quelques heures nous sommes passés du grand soleil (on y croyait, on avait même mis les tongs et le débardeur!) à des rafales de vent apportant pluie, puis grêle, et pour finir la neige !!

Ah ! cette Patagonie, incroyable ! même les nuages sont bizarres ! Mais tellement de belles étendues sauvages…

 

2 jours de route plus loin nous voilà arrivés dans la province de Mendoza (nous sommes enfin revenus à la même latitude que Buenos Aires!), nous avons plus de 25° la journée, on espère avoir mis les polaires et chaussures chaudes au placard pour un bon moment, c’est enfin l’été! Nous pensons très fort à vous qui avez très froid en France en ce moment… mais chacun son tour, non?

Comments

[vionxclub]

bonjour a vous trois tout d'abord je vous presente mes voeux pour la nouvelle année surtout la santé et la chance car on peux pas dire quelle vous ait sourit en patagonie mais ça ne va pas durer ,en tout cas les photos sont superbes et j'ai vu que lili etait toujours du voyage ,pleins de gros bisous a lola a bientot bisous

[le chat]

Superbe photos comme toujours, celle des sauts sont impressionnantes il manque plus que le tututTUTUTUtutu a la super jaimie ou a l'homme qui valais 3 milliard sinon comme toute panne "mécanicien en chemin pièces le lendemain" allez confiance dans le sans soucis et en ses locataires gros bisous a vous trois plus une.

[Youli]

Ah oui, j'oubliais! Tu connais Emilie Gautier il me semble?? elle vient d'accoucher, il y a qq jours, d'un petit Maël. Voilà pour le faire-part!
MUCHOS BESOS

[Youli]

Salut les routards!
bon, eh bien vous en voyez de toutes les couleurs!!! c cool! mais si, mais si, ça fera de bons souvenirs!
Ici aussi-enfin à Paris surtout- on a eu de la neige, mais ça n'alterne pas avec l'été!!!
A présent il fait moins froid, mais un temps pourri!!
Je trouve Lily très photogénique ! J'aime beaucoup la photo des deux postérieurs, Lola et Lily grattant dans le sable... très sympa!! La gaufre a l'air délicieuse...
Sinon, j'en profite pour vous dire que je me suis fait inspectée mardi dernier, et que ça s'est bien passé... et que j'ai bon espoir d'obtenir un poste à Nantes l'an prochain! croisons les doigts.
Fred réfléchit à la création d'une entreprise... et se fabrique aussi une pirogue!
Nous vous embrassons très très fort, que le soleil soit avec vous pour un moment (nous on y a eu le droit quand on était là où vous êtes à présent, en hiver! alors... on y croit!!!!)
Ciao ciao!!

[Mimi]

Mon dieu quel bonheur, mon dieu quel bonheur d'avoir un mari bricoleur!! Faites attention si vous rencontrez le Dakar!! Je souhaite que le soleil continue à briller sur votre route, ça fait du bien au moral!! Bon vent.