L'équateur en Equateur
Les Equatoriens de la côte ont 3 passions : le foot,le volleyball et le hamac! On n’a même pas essayé les deux premiers mais on aime bien le troisième ! Pas une maison, resto ou bar qui n’aie son hamac dans un coin ! Et la sieste ce n’est pas forcément après le repas du midi, mais quand on veut… tranquille quoi ! On aime bien ce rythme tropical… entre deux tentatives de surf pour Miguel, quelques coup de pelle dans le sable pour Lola et quelques coups de soleil pour moi !
Mais c’est pas tout, on n’est pas en vacances contrairement aux apparences, on est en Voyage ! et faut bien avancer si on ne veut pas rater notre bateau retour en Argentine !! Alors il a bien fallu la quitter cette côte si reposante et chaleureuse ! Par contre on a gardé le rythme restaurant une fois par jour car ici pour moins de 5 euros on mange tous les 3 et bien ! A ce prix vous avez le traditionnel “almuerzo” qui comprend toujours une soupe (oui quand il fait 35° ça donne chaud !) en général très bonne et jamais identique, et une assiette de riz avec selon les endroits viande, poisson ou crevettes, quelques fois en plus un peu de lentilles, de pommes de terre ou de bananes plantains (celles qui se cuisent), vous voyez c’est léger ! Souvent on vous sert aussi un jus de fruit (il sont délicieux en Equateur) et parfois même un dessert ! Alors à ce prix là, ça ne vaut pas le coup/coût de cuisiner !
Entre 2 repas nous voilà sur la route qui traverse la sierra et nous mène au point le plus au nord du continent sud-américain que nous verrons lors de ce voyage: la fameuse ligne de l’équateur! Nous avons donc retrouvé les Andes et un peu de fraicheur avec l’altitude… Alors qu’au Kenya un simple petit panneau en bord de route nous avait indiqué le passage de l’équateur, ici ils ont carrément construit un faux village colonial typique avec nombreuses boutiques de souvenirs, quelques restos et musées dont un dans le fameux monument de 43 mètres de haut surmonté d’un gros globe terrestre, construit (presque) pile poil sur LA ligne !
Je dis “presque” car le tracé de cette première ligne se base sur les relevés faits par la mission géodésique du 18ème siècle dirigée par Charles Marie de La Condamine, et qu’il y a en fait une erreur de 300 mètres par rapport aux relevés beaucoup plus récents faits par GPS (ou beaucoup plus anciens faits par les Indiens!)! Mais pour l’époque les travaux réalisés par cette mission sont incroyables car il a fallut un travail plus que minutieux et lent pour faire tous ces relevés à travers les montagnes et autres volcans de la région… C’est grâce à cette expédition que fut confirmée l’hypothèse: la terre n’est pas vraiment ronde mais aplatie aux pôles et bombée sur la ligne de l’équateur…
Alors pour être vraiment sur LA ligne il faut aller juste à côté du site au joli musée Inti Ñan qui signifie chemin du soleil en langue quechua; c’est ici que les indiens Quitu-Caras, avant le 15ème siècle, avaient déjà déduit la position de la ligne équatoriale par celle des astres… C’est donc ici qu’on peut voir les démonstrations de l’eau qui s’écoule dans une sens ou dans l’autre selon qu’on se situe dans l’hémisphère nord ou sud ! c’est ici aussi qu’on peut tenter l’expérience de faire tenir un œuf sur une tête de clou… j’y suis arrivé et donc repartie avec mon diplôme le certifiant !! quelle fierté (lol)!
Dans ce musée on apprend aussi la fameuse technique pour réduire les têtes (tzantza) employée jadis par les indiens Shuar (appelés Jivaro par les Espagnols). On voit d’ailleurs une véritable tête réduite ainsi que celle d’un paresseux (pas l’homme, l’animal !)… beurk ! Aujourd’hui ils ne sont plus autorisés qu’à pratiquer ce rite sur des animaux, plus sur leurs ennemis…
Il y a partout des fausses têtes réduites à vendre en souvenir, on en a ramené plein pour les amis, ça doit faire de l’effet en déco dans le salon !!
Allez trêve de plaisanterie, tous ces musées sur les différentes ethnies de la forêt amazonienne nous ont donné l’envie d’aller voir ça de plus près … c’est l’appel de la “selva”, nous sommes en route…
… enfin ça c’est ce que je vous écrivais hier soir avant qu’il ne pleuve toute la nuit sur nos têtes et que ce matin la route qui devait nous mener à Puerto Mishualli, porte de l’Amazonie, est coupée par un énorme glissement de terrain… il y a bien une autre route mais en plus de faire un détour de 300 km elle est également dans la forêt et la montagne et donc pas à l’abris d’un autre éboulement, sachant que de nombreuses autres routes sont coupées dans la région… Nous avons donc changé de programme et nous sommes éloignés un peu en attendant que les routes soient dégagées…